L’invité du jour: le nouvel album jazz fusion « Animal »

L’invité du jour: présentation du 4dB par le guitariste fusion – compositeur Damien

Retrouvez la transcription de l’interview ci-dessous:

« – Bonjour bienvenue dans l’invité du jour de ce mercredi 6 juin à 8h10 et à 13h. Nous allons vous faire découvrir un groupe de musique qui s’appelle le 4dB, et pour nous en parler nous accueillons Damien. C’est le guitariste, le compositeur, on peut dire le leader du groupe.
– Oui on peut dire. Bonjour.
– Bonjour Damien. Alors parlez nous un petit peu du 4dB. C’est un groupe qui se partage entre Troyes et Paris ?
– Oui c’est un groupe qui se partage entre Troyes et Paris parce que je suis troyen depuis cinq ans et que le projet a justement cinq ans. Les musiciens avec lesquels j’ai créé le groupe notamment Quentin le batteur sont des connaissances que j’ai faites quand j’étais en région parisienne.
– Il y a Olivier à la basse, il y a Thomas au clavier, il y a Quentin le batteur et puis Damien à la fois guitariste et à l’initiative de pas mal de morceaux.
– A l’initiative de pas mal de morceaux, oui, ce qui tend à changer quand même au fur et à mesure du temps parce que Olivier et Thomas notamment écrivent de très beaux morceaux aussi et donc du coup l’idée c’est de développer un petit peu aussi l’univers global du 4dB
– Et vous êtes tous les quatre dans la musique
– On est tous les quatre dans la musique
– Vous êtes ou prof ou intermittents du spectacle on peut dire que vous vivez de votre passion
– Oui on vit de notre passion. On aimerait que le 4dB participe un peu plus à ça mais effectivement on a trouvé nos voies pour en vivre .
– Alors le groupe existe à peu près depuis cinq ans c’est ça ?
– Depuis cinq ans oui depuis 2013
– Et donc il n’a pas beaucoup évolué, je dirais les composants, les membres se sont maintenant un petit peu fixés ?
– Alors à la génèse il y avait donc moi et quentin avec lequel on avait déjà fait plusieurs projets accompagnés.
– Quentin c’est l’autre troyen c’est ça ?
– Non, Quentin je l’ai rencontré quand j’étais en région parisienne avant d’être à Troyes. J’étais en région parisienne, je suis venu ici après, et j’avais rencontré Quentin là-bas. On avait joué dans plusieurs projets ensemble, accompagnés des chanteuses etc. Et du coup quand j’ai voulu faire ce  projet c’était évident que c’était avec lui. Et puis il a fallu un an, on a joué avec d’autres musiciens pour trouver Olivier et Thomas. Quand ils sont venus intégrer le groupe notamment pour
la finale du tremplin jazz à Vienne, ça a été assez évident tout de suite en fait
– Parce qu’il faut qu’il y ait une complicité ?
– Oui, il y avait une idée du projet, et en même temps c’est vrai que, comme dans toute formation et dans tout domaine, trouver une alchimie humaine et musicale c’est pas évident. Donc quand on
trouve les bons, la bonne polarité, il faut y aller
– Alors vous savez quand même, ici on aime bien cataloguer les gens. Vous, 4 dB on vous met dans quel tiroir ?
– Alors souvent on nous met dans le tiroir jazz, mais c’est vrai que la dénomination qu’on a trouvée c’était jazz rock progressif. Pourquoi ? Simplement parce qu’on garde quand même vraiment cet ancrage avec le jazz rock notamment celui des années 70, aussi des groupes français comme Sphéroe, qui n’est pas très connu mais que je conseille vraiment d’écouter, et on le teinte vraiment parce que nos influences sont celles là de pop et de musique progressive. On a beaucoup écouté
les Doors, les Pink Floyd, …
– Justement est ce que dans les concert de 4db il y a des reprises ou pas ?
– Non
– Non ?
– Non.
– C’est volontaire ?
– Oui c’est volontaire, on y a réfléchi. On a beaucoup réfléchi en termes de style d’univers et ce n’est pas forcément si évident que ça d’intégrer de manière judicieuse du coup d’autres répertoires. On y a pensé, je ne dis pas que ça se fera pas mais en tout cas pour l’instant on essaie vraiment de développer nos compositions et l’univers global des compositions pour vraiment créer une espèce d’immersion au moment des concerts, que les gens se plongent vraiment dans cet univers-là.
– En janvier 2016 sortait le premier album, c’est un album de combien de titres ?
– Onze titres
– Onze titres qui s’appelait ?
– Rokh. J’explique pourquoi, parce que c’est en hommage en fait à Birds of Fire qui est donc un album du Mahavishnu Orchestra, et en fait j’ai découvert en faisant des recherches justement sur ce fameux bird of fire que cet oiseau mythique qu’on retrouve dans plein de contes et de mythes et notamment ceux des milles et une nuit s’appelle Rokh. J’ai trouvé ça rigolo, comme on était justement un peu à la frontière de plusieurs styles d’appeler cet album Rokh donc, en hommage à cet oiseau mythique et à cet album.
– Là vous venez de terminer l’enregistrement de votre deuxième album c’est ça ?
– Tout à fait
– Qui donc doit sortir en septembre
– Il sort mi septembre.
– Et j’ai vu qu’il y avait un financement participatif, et c’est exceptionnel quand même puisque en 40 jours vous aviez un objectif de 7000 euros et vous l’avez dépassé. 7 570 euros avec 174 participants, ça veut dire quelque part que vous avez déjà fidélisé une partie de vos « clients »
– Ça veut dire qu’effectivement la musique qu’on propose, qui pourtant semble assez marginale comme ça, intéresse finalement un certain nombre de gens friands justement de d’écouter des choses avec une approche musicale un petit peu différente, en plus sur une musique instrumentale. Donc oui ça nous a fait vraiment plaisir de réussir ce financement et de montrer que oui, on peut être effectivement un groupe de jazz rock progressif et réussir une campagne participative.
– Damien, vous êtes le compositeur mais est-ce que c’est aussi un travail collectif chaque morceau ? Parce qu’il y a une grande part d’improvisation, je crois , c’est ça ?
– Forcément, et d’autant plus que je pense que chaque personnalité de musicien va amener vraiment la couleur au niveau du 4dB. Et c’est pour ça que les gens, les personnes qui participent au groupe, enfin les 4dB
– Les 4 mousquetaires !
– Oui, ces quatre mousquetaires ont vraiment chacun une importance et un rôle qui s’est déterminé. Ça fait quand même maintenant quatre ans qu’on qu’on développe ce projet ensemble donc il y a les compositions effectivement, il y a l’arrangement, la manière dont on va le jouer, et puis l’apport de chacun dans la manière de jouer très clairement. Par exemple Thomas va amener un univers avec ses claviers avec les recherches que lui-même est en train de faire de
son côté sur comment les agencer et comment travailler sur ces sons là. Quentin va amener au niveau de la batterie son propre jeu, …
– Vous à l’origine à la composition c’est quoi, c’est une mélodie ?
– c’est les mélodies, les structures des idées de riffs aussi, parce qu’on va piocher aussi un petit peu ça dans le rock, c’est à dire que j’aime bien les riffs à la guitare, j’aime bien les sons saturés aussi ; donc du coup je vais chercher des riffs, des structures, et puis effectivement des mélodies aussi, des enchaînements d’accords pour les improvisations… Et puis à partir de là, on utilise cette matière, on la passe un peu au mixeur, chacun y met du sien, …
– Et après c’est figé, ou chaque concert, chaque morceau aussi évolue ?
– Clairement ça évolue. C’est tout l’intérêt de cette musique je trouve.
– Donc c’est pas évident de de se mettre d’accord sur un titre que l’on va enregistrer, si on sait que ce titre, ça sera pas de toute façon celui qu’on retrouvera sur scène ?
– De toutes façons, la logique de l’enregistrement pour ces musiques là et notamment les musiques improvisées, ça a été une grande question pendant longtemps . Ce n’est absolument pas nous qui l’avons initiée, ça a au moins une cinquantaine d’années, même peut-être plus, c’est à dire comment on fige quelque chose qui par essence est censé être un petit peu mouvant et changer à chaque fois. Après nous l’angle qu’on a pris c’est justement on est allé du côté progressif et on s’est dit voilà si on fait un travail de studio, on va faire un travail de production qu’on ne pourra pas forcément intégralement reproduire sur scène, mais on va décider de rajouter, comme le font la plupart des groupes de pop ou de rock, plusieurs guitares, des claviers avec plein de couches… L’album va sortir en hd donc on a fait vraiment un travail de son assez poussé en se disant le travail de studio on va le pousser jusqu’au bout et on va vraiment scinder les deux. On a un travail de studio, on produit un album, il faut que les gens aient quelque chose à écouter qui soit différent . Et quand on est sur scène, on vient avec quelque chose de plus brut, plus direct. On choisi sciemment de prendre ce côté là en disant voilà vous on vous amène une expérience avec plus d’improvisation, avec plus de prise de risque aussi d’une certaine manière, parce qu’il y a des standards musicaux qui font maintenant qu’aujourd’hui quand on sort quelque chose, il faut vraiment que ce soit au cordeau. Du coup la prise de risques on essaie de la doser et ne peut pas forcément l’amener aussi loin que sur scène où on peut vraiment aller le plus loin possible dans l’improvisation.
– On a beaucoup parlé de studio, la scène pour vous c’est important pour le groupe ?
– Oui effectivement par rapport à ce que je viens de dire c’est même le cœur normalement des projets dans lesquelles il y a de l’improvisation
– C’est là que vous vous éclatez en d’autres termes ?
– Oui clairement, le travail de studio est très intéressant car il pose autre chose mais la scène c’est le cœur quand on fait du jazz, c’est vraiment là où on essaie de s’exprimer le plus possible. Il y a une interaction avec le public, avec les musiciens, et puis il y a quand même quelque chose d’assez exceptionnel qui est vraiment que ça apporte une vraie liberté. Evidemment on peut la trouver à plein de niveaux mais le jazz c’est vraiment une musique de libertés ou à l’avance il y a un certain nombre de repères dans le morceau qui sont indispensables, notamment les thèmes les mélodies etc, mais au-delà de ça il y a une certaine incertitude qui est à mon sens vraiment intéressante à la fois pour le public et à la fois pour les musiciens. C’est à dire qu’on s’embarque ensemble et on va essayer de vivre quelque chose qu’on ne vivra pas demain, et qu’on n’a pas vécu hier.
– Alors vous faites des concerts, on aura l’occasion de vous retrouver d’ailleurs le 7 juillet à l’affiche de Ville en Musique, mais vous faites aussi des festivals
– oui
– Alors, festival plus jazz, plus rock progressif ?
– En général pour l’instant, même si on le déplore, on reste quand même plutôt sur les réseaux jazz, mais on essaie vraiment de développer. J’ai un souvenir assez extraordinaire de voir une vidéo, je sais pas si vous vous souvenez cette vidéo à l’île de White, où Miles Davis côtoie toute la scène folk, rock, etc. Pour moi j’avoue qu’avant d’être musicien je m’étais pas posé la question à savoir que maintenant on est vraiment par scène. On va avoir un réseau métal, on va avoir un réseau pop-électro, un réseau électro, un réseau jazz, et c’est vrai que je le déplore parce que j’aime écouter ces musiques là.
– Vous préféreriez un festival avec justement différents courants, différentes tendances, différentes musiques pour peut-être faire découvrir plus facilement votre style de musique.
– Oui, puis partager, partager. J’écoute effectivement du jazz, mais je suis loin de n’écouter que ça, je suis loin d’aller à des concerts uniquement de cette musique là et du coup je trouve ça dommage de ne pas partager plus souvent des scènes. Déjà parce que ça amène une certaine diversité puis souvent ce qui est intéressant c’est qu’on peut aussi avoir des points communs avec des groupes qui stylistiquement ne sont pas très proches mais avec autre chose avec une manière d’aborder la musique. Notamment le concert dont je parlais c’était autre chose, c’était devenu une certaine liberté, une envie justement d’exprimer la musique au plus grand nombre et de ne pas se poser la question, d’enlever en fait quelques barrières , et c’est vrai que je déplore un peu ça, c’est à dire que c’est rarement très ouvert, souvent on est sur un style, sur un angle. C’est parce qu’il y a des logiques
commerciales que je comprends bien évidemment mais voilà…
– Vous pour l’instant vous n’avez pas de contraintes sur ce plan là au niveau commercial ?
– Disons que c’est pas que ce n’est pas l’objet parce qu’évidemment on a envie de faire découvrir notre musique,
– Vous avez envie de vendre !
– En fait, vendre évidemment c’est intéressant pour nous tout simplement parce que ça alimente la création. Ça coûte cher en fait de faire un disque, ça coûte cher d’aller en studio, de développer un projet, le matériel, le temps. Parce qu’évidemment nous, même si on vit de la musique, ce n’est pas avec ce groupe qu’on va gagner plus d’argent, donc donner du temps pour ce groupe d’une certaine manière il faut le gérer et donc évidemment plus le projet va prendre de l’ampleur et plus nous on va pouvoir avoir les moyens de créer des choses ambitieuses. Par exemple j’aimerais beaucoup enregistrer quelque chose avec un un petit orchestre symphonique avec une
section de cuivres peut-être… Et tout ça évidemment c’est du financement, c’est du temps de studio. Et donc évidemment même si notre ambition c’est pas d’en faire un produit dont le seul objectif soit de gagner de l’argent mais on a envie quand même d’avoir les moyens de pouvoir développer notre projet artistique tel qu’on l’entend et ça c’est déjà un gros gros travail.
– Comment fait-on pour suivre les 4dB ? Il y a une page facebook, il y a un site ?
– Il y a les deux, il y a un site www.4db.dpace, on y trouve tout : il y a des extraits du prochain album, il y a les liens vers le dernier, il y a aussi les dates de concert, il y a vraiment tout toute l’actualité. Il y aussi une page Facebook .
– Voila voila c’est le groupe 4dB, Olivier Thomas Quentin et Damien qui étaient avec nous . Vous n’êtes pas venu les mains vides puisque vous êtes venu avec un titre.
– Oui, qui s’appelle Lune Rousse
– Alors c’est un extrait du précédent ou du futur ?
– Du futur
– Du futur ? Alors c’est un petit cadeau que vous nous faites ce matin ?
– Exactement. Alors justement je me suis posé la question de quel morceau j’allais apporter. J’ai choisi d’amener un morceau assez calme, une balade qui s’appelle Lune Rousse mais qui à mon avis réunit un peu tous les ingrédients du 4dB. On va avoir une batterie assez pop, j’ai fait un espèce de plagiat d’une suite de Bach pour la basse, je me suis beaucoup amusé avec, et puis on a une guitare jazz par dessus et des claviers psychédéliques avec des nappes de Prophet etc, donc voilà c’est un mélange de tout ça.
– Merci à vous Damien, rendez-vous donc le 7 juillet à Ville en Musique, et puis donc on va retrouver tout de suite 4dBb. Bonne journée, au revoir ! »