Highlands Magazine 95 – L’actualité du Rock Progressif – Chronique Animal
« 4DB est un groupe français originaire de Troyes fondé en 2013 par le guitariste compositeur Damien BOUREAU. Son travail a été distingué en 2014 lors du tremplin du Jazz à Vienne dont il a été un des finalistes.
En 2016, avec son groupe, leur album ROKH sorti sous le label Muséa-Great Winds est salué par de bonnes critiques dont celle du journal Le Monde. Son nouvel opus ANIMAL, même label, pique notre curiosité et ravit nos oreilles. Thomas CASSIS, claviers, Quentin RONDREUX batterie et Olivier MICHEL à la basse proposent un jazz-rock progressif qui n’hésite pas à s’adjoindre des musiques du monde et de la pop. Riche des expériences personnelles des musiciens associées à de brillantes improvisations, les 11 titres sont un vrai régal.
Les compositions ont une architecture classique avec une introduction, un thème mélodique qui se développe, une partie improvisée et un retour vers l’intro. La formule fait recette depuis toujours et ce qui serait fastidieux chez certains groupes est ici comme un cocon, une proximité avec les artistes. Ils ne cherchent pas à nous perdre, à nous bluffer par mille complications. Ils restent naturels et savent nous faire partager leurs émotions.
Sous une apparente décontraction se cachent des arrangements classieux, des soli expressifs, des mélodies imaginatives et toujours en évolution. Le trait n’est pas forcé, douceur et fluidité se ressentent et s’apprécient. L’auditeur ne sort jamais de sa zone de confort même lorsque le morceau transpire d’énergie : Fleur de Singe Part 2.
Vif et léger il offre des changements de directions, d’ambiances. Piano, synthés évoluent en volutes libres. Vieux Robo c’est une très belle mélodie. Mais c’est aussi et surtout l’art d’exploiter tous les rebondissements possibles offerts par le thème musical choisi. Avec ténacité et talent le groupe joue en souplesse et nous propose de multiples subtilités. L’ensemble est agréable, le détail jouissif. Lune Rousse, Abysses, Senzala mettent la basse en évidence. Qu’elle soit travaillée en élément principal de la section rythmique ou qu’elle assume la mélodie elle dévoile toutes les richesses dont elle est capable. Jamais dans l’exagération, toujours avec justesse.
Evidement tout n’est pas parfait. Je préfère le vigoureux Danse Avec Les Lions qui ne laisse pas sage et donne envie de bouger son corps des pieds à la tête au plus pâle Sauvage. Mais que c’est vite oublié au regard du plaisir que me procure cet album qui voyage de Pat METHENY à JETHRO TULL, d’ISOTOPE à UZEB.
La créativité, la qualité des instrumentistes ne se trouvent pas qu’à l’étranger. Ecoutez, regardez nos artistes français, déplacez-vous lors des concerts car ils méritent votre attention et votre confiance. »